Accueil > Actions - Agenda > Manifestation : Réforme du secret professionnel
Vous l’avez probablement vu, entendu et lu dans les médias, de plus en plus d’acteurs se mobilisent contre la réforme du secret professionnel.
Avec Ecole en Colère, l’ADAS et la LDH notamment, le RWLP est engagé dans une action en urgence pour tenter d’enrayer ce vote.
Nous n’avons pas choisi l’agenda, c’est le Gouvernement Fédéral qui l’a choisi ! Ils ont voté POUR en Commission la semaine dernière et le texte passe au Parlement Fédéral ce 16 février à Bruxelles.
Nous vous donnons donc rendez-vous le jeudi 16 février, jour du vote, devant le Palais de Justice, place Poelaart à 13h30 !
Vous trouverez ci-dessous, le communiqué du Front Peu Commun.
Voir l’événement sur facebook, vous pouvez également y trouver pas mal d’info.
Le Front peu commun [1] demande aux parlementaires fédéraux de voter contre la proposition de loi visant à lever le secret professionnel des membres du personnel des institutions de sécurité sociale. Les valeurs fondatrices du travail social sont en danger.
Le secret professionnel est une règle d’ordre public qui « tend à protéger la confiance que le citoyen doit nécessairement avoir envers certains confidents ». Des parlementaires fédéraux de la majorité ont déposé en septembre 2016 une proposition de loi visant à lever le secret professionnel des membres du personnel des institutions de sécurité sociale en les contraignant à une obligation de transmission de renseignements demandés par le procureur du Roi et surtout à « une obligation d’information active », à savoir l’obligation de déclarer au procureur du Roi des informations « pouvant constituer des indices sérieux de l’existence d’une infraction terroriste ».
L’objectif visé est de lutter contre le terrorisme. Le Front peu commun*, rassemblant la société civile et des institutions publiques concernées, fait part de son étonnement et de son profond désarroi. En effet, pour lutter contre le terrorisme, il était déjà possible de recourir aux exceptions existantes, comme l’a souligné le Conseil d’Etat. Dans son avis négatif du 29 novembre 2016, ce dernier s’inquiète du caractère vague et général de la formulation de la nouvelle exception et des personnes concernées, qui pourrait avoir pour effet, dit-il, de vider le secret professionnel « et les droits fondamentaux sous-jacents qu’il protège » de sa substance. Force est de constater que les amendements proposés en janvier 2017 par les parlementaires de la majorité ne répondent en rien à cette critique du Conseil d’Etat.
Le principal effet de la réforme proposée - sinon le seul - sera de fragiliser le lien de confiance qui est construit entre les allocataires sociaux et les travailleurs sociaux qui devront, simultanément à leur travail d’aide, vérifier auprès de chaque allocataire social qu’il n’existe pas d’indices sérieux d’une infraction terroriste. Les signataires insistent sur le fait que ce projet se situe en marge du mouvement historique de dépénalisation du droit social. Loin de mener une politique contre le terrorisme réellement efficace, cette proposition malmène les droits sociaux que sont le droit à la sécurité sociale, le droit à l’aide sociale et le droit au respect de la vie privée. En définitive, cette proposition de loi sape le travail social…un peu plus encore qu’il ne l’était déjà.
Le Front peu commun demande aux parlementaires d’analyser en détail les critiques du Conseil d’Etat ainsi que l’avis des trois fédérations des CPAS en date du 5 octobre 2016.
Les signataires demandent aux parlementaires fédéraux de voter contre cette proposition de loi afin de garantir les valeurs fondatrices du travail social.
Le Front peu commun demande également au Parlement de penser à revaloriser le travail social de façon à permettre aux travailleurs sociaux d’accompagner dignement les assurés sociaux et d’assurer leur mission de service public.
Aux précarisés d’hier, d’aujourd’hui et de demain peut-être !
Aux travailleurs sociaux, aux éducateurs, aux avocats, aux soignants !
A tous !
Dites « non » à l’attaque sur le secret professionnel dans la proposition de loi qui sera votée le 16 février (soutenues par le MR, NVA, OpenVLD, Cd&V et Cdh). Le ministre Borsus est clair, alors que cette loi concerne aujourd’hui les « soupçons autour du terrorisme », il veut que cela se généralise à tous les soupçons de délits !
Le contexte du « terrorisme » est réapproprié pour manipuler et faire passer une loi scandaleuse juste par électoralisme et pour alimenter la peur alors qu’il existe déjà une loi qui permet de lever le secret professionnel en général s’il y a un risque non hypothétique de préjudice sur une personne !
Les fédérations des CPAS ont vivement réagi, la Ligue des Droits de l’Homme, des politiques, des écoles, le recteur de l’ULB, …
Société civile, associations, services publics, disons « non » massivement ! Pas de cette loi ! Nous ne l’appliquerons pas !
C’est le gouvernement qui est terroriste !
École en colère
Publié le 14/02/2017
[1] Le Front peu commun rassemble :
La Ligue des droits de l’Homme (LDH), De Liga voor Mensenrechten (LIGA), Le comité de Vigilance en Travail Social (CVTS), La Fédération des CPAS bruxellois, La Fédération des CPAS wallons, Solidaris -Mutualité socialiste, La Fédération générale du travail de Belgique (FGTB), La Confédération des syndicats chrétiens (CSC), L’Association de Défense des Allocataires sociaux (l’aDAS), Le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP) , Netwerk tegen Armoede, Le Forum - Bruxelles contre les inégalités, Le Collectif Solidarité contre l’exclusion, Ecole en Colère , La Fédération des services sociaux, Le CIRE, La fédération wallonne des assistants sociaux de CPASF (Fewasc)