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Comment sera composé le Conseil fédéral de la psychothérapie ? Et par qui ?

 

Le gouvernement fédéral vient d’adopter un arrêté royal qui lui permet de désigner les associations susceptibles d’être représentées au sein du « Conseil fédéral des professions de soins de santé mentale ». On s’en doutait, aucune association professionnelle de psychothérapeutes n’est éligible, ce qui constitue un véritable déni de reconnaissance. Mais plus fondamentalement, le texte semble rédigé de manière à favoriser la désignation de nombreuses associations qui, du côté francophone, sont largement favorables à la vision de la psychothérapie de Maggie De Block. A l’exception notable de l’UPPsy… A bon entendeur.

Le 28 octobre 2016, le Gouvernement fédéral a adopté un arrêté royal visant les critères pour que les associations professionnelles soient désignées comme représentatives en vue de désigner des membres au sein du « Conseil fédéral des professions de soins de santé mentale ».
Le texte prévoit, que pour être représentative, l’association professionnelle doit :

  • avoir statutairement pour but de défendre les intérêts de tous les praticiens de la psychologie clinique, de l’orthopédagogie clinique ou de tous les médecins appartenant ou non à une spécialité médicale, ainsi que de veiller à la qualité de l’exercice de la psychologie clinique, de l’orthopédagogie clinique ou de l’art médical
  • S’adresser statutairement à tous les praticiens de la psychologie clinique, de l’orthopédagogie clinique ou à tous les médecins
  • Compter au minimum 50 membres avec une expérience pratique d’au moins deux années dans le domaine de la psychologie clinique, de l’orthopédagogie clinique ou de la médecine ayant payé la cotisation annuelle complète.

La désignation est octroyée par la ministre de la santé, pour une durée de 6 ans et par appel à candidature aux associations via la publication d’un avis au Moniteur belge.

On le voit, notamment à travers le dernier critère ci-dessus, qui fait porter la régularité des activités non sur la date de création des associations mais sur l’expérience professionnelle de ses membres, la ministre a clairement favorisé la représentation d’associations dont la constitution, très récente, s’apparente à un pur opportunisme institutionnel et politique. Pire, aucun disposition ne permet d’exclure des associations « consanguines », dont les membres sont affiliés dans plusieurs d’entre elles.

Selon la loi, le Conseil fédéral de la santé mentale est composé de trois groupes professionnels – psychologies cliniciens, orthopédagogues cliniciens et médecins – dont la moitié des membres sont académiques et l’autre moitié sont de personnes qui exercent une profession de soins de santé mentale ou la psychothérapie depuis au moins 5 ans. Ces derniers sont proposés par des « organisations professionnelles représentatives ».
Concrètement, quelles sont les organisations professionnelles du champ « psy » éligibles à la désignation ministérielle ?

Avant tout, il est clair qu’est clair qu’aucune association ou fédération professionnelle de la psychothérapie n’entre en lice pour une telle désignation. En effet, de par leurs statuts, ces associations n’ont pas pour but de défendre les psychologues, puisque la majorité d’entre elles envisagent la psychothérapie comme un exercice ouvert à des personnes dont la formation de base dépasse le strict domaine de la psychologie, de l’orthopédagogie ou de la médecine. Et pourtant, la loi précise clairement : « Le Conseil fédéral est composé de façon telle que les membres à nommer seront particulièrement familiarisés avec l’exercice d’une profession des soins de santé mentale ou l’exercice de la psychothérapie ».


Du côté des associations francophones, seraient éligibles :

-  L’Union professionnelle des psychologues (www.uppsy.be), constituée en 2011
-  La Fédération belge des psychologues (www.bfp-fbp.be), constituée en 1980
-  L’Association francophone de psychothérapie centrée sur la personne et expérientielle (www.afpc.be), membre de la Fédération Belge des Psychologues et constituée en 2004
-  L’Association des Psychologues de la Santé des Institutions Hospiralières (sites.google.com/site/apsihpointbe), membre de la Fédération Belge des Psychologues et constituée en 2010
-  L’Union professionnelle des psychologues cliniciens francophones (www.uppcf.be), constituée en février 2015 par des psychologues d’associations membres de la Fédération Belge des Psychologues
-  L’Association belge de psychologues neuropsychologues (www.abpn.be), constituée en 2009
-  L’Association francophone des orthopédagogues cliniciens, dont les statuts semblaient encore en projet en juin 2016 et ne sont actuellement pas encore publiés au moniteur belge (www.cefes.be/images/News/Courrier%20AFO.doc).
Parmi ces six associations, seule l’UPPsy s’oppose fermement à la vision de la psychothérapie promue par la Loi de Maggie De Block. Et vous, à quelle association professionnelle êtes-vous affilié(e) ?

Arrêté Royal - Conseil fédéral de la psychothérapie

Publié le 28/11/2016